Eugène Prévost - L’après-guerre (partie 8)

Mario Lacroix Auteur : Mario Lacroix 18 Fév 2019

L’Après-Guerre ( partie 8 de 11 )

À la fin de la seconde guerre mondiale, la production rebondit. Sa fille Jeanne d’Arc se marie, et Eugène doit embaucher des nouveaux administrateurs. Tout ceci arrive en même temps qu’il élabore un nouveau système d’ouverture de fenêtres et une uniformisation de ces modèles. Il établit un prix de revient, par nombre de passagers : ainsi en 1945, un véhicule de 41 passagers coûte 4 800$, tandis que celui de luxe coûte 6 000$.

Il fait réaliser une maquette de son prototype (un pouce au pied) : un modèle de 29 passagers avec un moteur arrière. Pendant ce temps, il doit continuer à prendre des commandes spéciales, ce qui demeure encore sa grande force : camion de glace, de livraison de lait, de pain, de boissons gazeuses, etc.


Incorporation et emprunt

En 1946, les commandes arrivent de partout, même de d’autres pays !

Il doit refuser certains contrats par insuffisance de capitaux. Il se tourne donc vers la caisse Populaire de Ste-Claire pour un prêt de 70 000$, l’équivalent aujourd’hui à 900 000$ (avec l’inflation). Pour convaincre la Caisse, il affirme qu’en date du 16 novembre 1946, il a « vendu 86 autobus pour la somme totale de 627 000$, et l’année est pas terminée. » 

Il leur mentionne aussi que sur le plan économique, il débourse en moyenne 25$ par semaine à chacun de sa centaine d’employés. L’entreprise est donc un moteur économique important pour ce comté.

Avant de confier les plans de sa future usine à un architecte, il visite la ville de Détroit…


Renommée grandissante

Le produit se raffine et les techniques aussi. Il construit une fonderie à même son usine, une première dans l’industrie! Il embauche aussi les meilleurs travailleurs

Les commandes pour les autobus urbain augmentent. Jusqu’à maintenant les modèles interurbains sont les plus demandés.

En 1949, le model urbain avait 2 portes et 33 places. Celui suburbain comptait 45 places. Entre 1949 et 1954, 125 seront vendus…

 


Demandes spéciales

Pendant ce temps l’usine à meubles tourne à plein régime avec des contrats de fabrication de pupitres et bureaux pour les écoles. 

Ayant plus de temps pour lui, il s’adonne à son rêve : construire une voiture! 

En 1935, un Buick McLaughlin a été donné au Cardinal Villeneuve lors du congrès eucharistique. Cette voiture a abouti entre les mains d’Eugène quelques années plus tard. Elle avait été revendue, puis accidentée et s’est retrouvée à Lévis. Il l’achète, puis la démonte pour la modifier avec une ligne plus futuriste. Plus tard, il s’est mis à l’utiliser en démonstration lors des congrès, comme preuve de son savoir-faire. Pas fou le Monsieur !

La compagnie Flexible commence à construire des habitations motorisées. Eugène flaire le potentiel et saute dans l’aventure. Il utilise un Prévost interurbain 1949 pour aménager un intérieur luxueux pour hommes d’affaires. Le concept avant-gardiste ne trouve pas preneur et il devient un boulet pour l’entreprise. Il est finalement vendu pour la somme de 5 000$.

En 1951, M. Webster, le propriétaire du Globe and Mail, le contacte. Il veut avoir une habitation motorisée conçue pour les loisirs. Eugène accepte sur le champ! Le produit final coûte 12 866$...

Une autre demande spéciale arrive : la construction d’un véhicule pour transport adapté. Le client, M. Walter Callow, est un vétéran de guerre gravement blessé. Il tient à cœur ses compatriotes et il veut leur offrir un véhicule pour les conduire partout. Le véhicule doit desservir 3 catégories : les handicapés physiques légers, les fauteuils roulants et les civières. 

Eugène fabrique un autobus avec rampe hydraulique pouvant accueillir 12 brancards, 12 fauteuil-roulant et 8 civières. Au total, 5 sont vendus…  

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