Eugène Prévost - les autobus des années ‘40 (partie 7)

Mario Lacroix Auteur : Mario Lacroix 11 Fév 2019

Les autobus des Années 40 ( partie 7 de 11 )

Jusqu’en 1938, les autobus avaient des devantures de camion. Par contre, en 1940, on innove avec des formes plus aérodynamiques.

Eugène développe une méthode pour arrondir les formes avec des sacs de sable et un maillet. Les frères Audet avaient improvisés une machine à bosser activée mécaniquement : elle a malheureusement servie peu de temps, car en 1948 marque l’arrivée tant attendue de l’aluminium et de sa machine spéciale pour mouler.

La livraison des autobus devient de plus en plus importante mais en hiver, Ste-Claire n’est pas encore déneigée. Eugène doit alors trouver un moyen de livrer ses commandes malgré les intempéries, car les grands centres continuent de fonctionner en hiver.

Sa solution? Le train! La distance entre son usine et la voie ferrée est de 2 km avec une pente à descendre et à gravir de l’autre côté de la rivière. Il invente un système de skis qu’il fixe sous l’autobus et qui est tiré par l’attelage de chevaux. Le poids total est de 16 000 livres. Une fois rendu au train, on déneige à la main tout le secteur et le bus pouvait grimper sur la rampe de façon autonome. 

 

Gestion d'entreprise en 1940

Dans les années 1940, et pour la première fois, Eugène modifie son logo et y applique un autobus au lieu d’un fauteuil. L’usine va donc bon train.

Mais Eugène se préoccupe beaucoup de ses employés. D’ailleurs, des derniers lui témoignent leur appréciation lors de sa fête le 8 novembre 1943.

Plusieurs profitent de ses largesses lorsque vient le temps de construire leur maison : les matériaux au prix coutant, le prêt de camion, l’usage d’outils… Pour Eugène, c’est une sorte de prime au rendement. Lors d’un mariage, Eugène leur offre de les conduire à destination dans sa voiture, comme cadeau de mariage.

Il faut se rappeler que le salaire, en 1937, était loin de celui d’aujourd’hui : Lors d’une première année de travail au sein de l’entreprise, pour 60 heures par semaine, le taux était à 3,56$ par semaine ! La deuxième année, il grimpait à 7,20$ par semaine. Le coût de la vie était aussi beaucoup moins élevé qu’aujourd’hui : une chambre d’hôtel coûtait 3$ par semaine, lavé et nourrit. 

Pour les employés d’Eugène, les enveloppes de paye sont préparées le vendredi soir et remises le samedi matin.

En 1940, la loi du salaire minimum est établie : le taux est maintenant entre 0,25$ et 0,33$ de l’heure.

Pendant la période de guerre, Eugene est forcé de construire des autobus pour le transport des troupes, mais aussi pour le transport des ouvriers d’usines de guerre, comme les chantiers maritimes de Lauzon. Il produit des autobus aux couleurs sombres, considérées comme étant de piètre qualité sur le plan esthétique. Heureusement, cette période sera de courte durée…

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