Sno Prince

Mario Lacroix Auteur : Mario Lacroix 20 Jan 2023

Sno Prince et ses déclinaisons (1967-1972) : Une aventure manufacturière des Bois-Francs

La région des Bois-Francs, déjà riche en manufacturiers, a vu naître de nombreux projets ambitieux. Parmi eux, la marque Sno Prince, initiée par Lionel Baril en 1966, au sein de l’entreprise de son frère Sarto Baril, qui possédait alors la compagnie de bateaux Peterborough. Ce projet marque une tentative audacieuse de diversifier la production en se lançant dans l’industrie des motoneiges.


Les débuts expérimentaux

Le premier prototype, créé en 1966, se démarque par son design atypique, ressemblant davantage à une motocyclette qu’à une motoneige. Avec son siège surélevé et un moteur inversé par rapport aux modèles conventionnels, ce concept est rapidement abandonné.

En 1967, Sno Prince revient à des bases plus traditionnelles en proposant une motoneige avec une carrosserie achetée chez Sno Jet. Le modèle, baptisé Ski Jet, est produit en très petite quantité et devient aujourd’hui une rareté quasi introuvable. Retiré dès la fin de 1967, il laisse place à une gamme élargie en 1968, équipée de moteurs Hirth.


Diversification et production sous-traitée

En 1968, Sno Prince accepte de produire des motoneiges sous d’autres noms pour divers partenaires, dont :

  • Sno Commander pour Moto Mower,
  • Sno King pour Sno Quality Axle Mfg,
  • Ski King pour Outer Sport Inc,
  • Trail King et Sno Job, tous similaires au Sno Prince mais différenciés par leur couleur.

Pendant cette période, la marque élargit son offre en introduisant des vêtements de base, comme des habits de neige une pièce et des mitaines, ainsi qu’un traîneau créé à partir de pièces inutilisées du Ski Jet.


L’âge d’or et les acquisitions

En 1970, Sno Prince amorce une véritable production, avec des modèles plus élégants et luxueux. La même année, l’entreprise sous-traite la fabrication du modèle Wee-Ski.

Cette période coïncide également avec une vague d’acquisitions par Giffin Corp, une entreprise floridienne ayant déjà racheté Moto-Ski et Boa-Ski. En prenant le contrôle de Lionel Industrie Sno Prince, Giffin transfère le siège social à Montréal. Cependant, avec des stocks excédentaires, Giffin revend successivement :

  • Moto-Ski à Ski-Doo en 1971,
  • Boa-Ski en 1972,
  • Sno Prince en 1973 à Alloy International Inc..

La fin d’une aventure

Alloy International, intéressé principalement par la division bateaux de Sno Prince, revend la division motoneiges, incluant 1 350 unités de 1971-1972 et tout l’inventaire de pièces, à Consolidated International en Ohio pour 1,5 million de dollars. Par la suite, l’entreprise passe entre les mains de Dryden Sled, située dans l’État de New York, mettant fin à cette aventure québécoise.


Une histoire marquée par l’innovation

Sno Prince, bien que de courte durée, a laissé une empreinte dans l’histoire des motoneiges québécoises. Ses collaborations et modèles distinctifs en font aujourd’hui une marque mémorable pour les amateurs de véhicules vintage.



 

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