Eugène Prévost : Une première vraie commande

Mario Lacroix Auteur : Mario Lacroix 14 Jan 2019

UNE PREMIERE VRAIE COMMANDE ( partie 3 de 11 )

M. George Roy demande à Eugène de lui construire un second bus pour son entreprise, mais ce dernier hésite. Après avoir demandé conseil à l’Abbé Hudon, il accepte le contrat sous condition : après l’évaluation, il se garde le droit de changer d’idée.

M. Roy lui affirme : « J’ai confiance en toi. Tu construis et je paye - le matériel et le temps… ».

Eugène a maintenant 25 ans. Ce nouveau défi se pointe à l’automne 1923.

D’abord, il écoute les exigences de M. Roy, son client, et construit son premier autobus sur un châssis de camion REO.

Il élabore le développement et la conception, puis il choisit le type de bois qui sera utilisé, soit le merisier et le chêne. Son talent en menuiserie lui sert très bien.

Le résultat de son travail deviendra son credo.

Il tire parti de sa création comme moyen de promotion et attire les gens du village, curieux de voir l’avancement de son projet. Il devient de plus en plus absorbé par son projet, du lundi au samedi. En décembre 1923, on est en présence d’un véhicule incomplet, mais on peut remarquer que le projet avance.

Pour ce qui est de l’intérieur, il crée un département de prototype qui a pour mission de concevoir un système d’ouverture de fenêtres. Son idée de base est fait à partir d’un système de lanières en cuir. Second défi : l’ouverture des portes avec marches rétractables, puisque le véhicule a des roues de 32 pouces de hauteur. Il faut se souvenir qu’il n’existe aucun produit manufacturé : il doit créer et inventer à chaque fois.

Pour les bancs il confie la tâche de recouvrement à sa femme, qui se spécialise en couture.

Selon les recherches, personne ne sait quelle était la couleur extérieur du BUS.

En avril 1924, c’est le premier test routier de l’autobus. On prend la route du village jusqu’au Abénakis (5 KM) avec à son bord M. Roy, le Vicaire Hudon et Levy Chabot. Pour le 2e essai, Mme Marie-Ange Laflamme affirme qu’Eugène est « venu me chercher chez moi pour se rendre jusqu’à Lévis… »

Mme Laflamme a rapporté ce fait à l’auteur du livre Eugène Prévost, le constructeur d'autobus juste avant ses 100 ans. Elle a affirmé que ce souvenir demeure l’un des plus beaux de sa vie.

Suite au succès des essais, un deuxième bus sera commandé plus tard, par Napoléon Fontaine.

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