Ford Frontenac

Ford n’a produit la Frontenac que pour l’année-modèle 1960. En lançant la toute nouvelle Falcon, offerte chez les concessionnaires Ford, on a proposé aux détaillants Mercury, un modèle semblable sous l’appellation Frontenac et ce uniquement au Canada. En fait, Frontenac était destinée à être une marque « à part » … Ce n’était ni une Ford, ni une Mercury, la Frontenac devenait une ligne de voitures en propre comme la Lincoln par exemple. Sauf que l’aventure a pris fin à la suite d’un changement dans la haute direction de la compagnie. Il faut se rappeler qu’à l’époque, Ford se remettait tout juste d’une mésaventure humiliante en créant puis en éliminant sa division Edsel.
On a alors mis aux poubelles le concept d’une nouvelle marque et la Frontenac a été rebaptisée « Comet », nom sous lequel elle était vendue aux Etats-Unis.
La différence par rapport à la Falcon était simplement esthétique. Une calandre divisée au lieu de pleine, réunie par un emblème en forme d’hélice avec au centre, incorporant un médaillon montrant une feuille d’érable rouge. Ce médaillon, on le retrouve au centre du volant, sur les côtés, sur le coffre et sur les enjoliveurs.
Il faut quand même noter que si la feuille d’érable était déjà un symbole canadien depuis longtemps, on pourrait presque penser qu’avec l’unifolié rouge sur la Frontenac, Ford semble avoir précédé la décision d’en faire le symbole national… Ce n’est effectivement qu’en 1965 (six ans plus tard car le modèle a été mis en production en 1959) que le Canada adopte son drapeau 🇨🇦 à la feuille d’érable rouge.
Au total, 9,536 Frontenac ont été assemblées à l’usine d’Oakville, en Ontario. (Modèles 2 et 4 portes sedan et station-wagon 2 et 4 portes). En août 1960, un modèle de l’année 1961 a traversé le Canada de Halifax a Vancouver pour des séances de photos publicitaires… qui n’auront jamais servies car à la fin de la tournée, le modèle a été abruptement discontinué.
Je n’ai pas été en mesure de vérifier; selon certains sites et articles, il ne resterait que 16 ou 18 Frontenac sur nos routes. La seule que j’avais vue , c’était en 2002 à Kirkland Lake en Ontario, un exemplaire qui avait été converti pour faire de l’accélération (drag)… un sacrilège ! je m’étais dit à l’époque.
Pour le reste, c’est la mécanique du Falcon (moteur six en ligne, 141 po cubes) , instrumentation minimaliste… Évidemment, pas de direction assistée ni de servofreins… une manette d’étrangleur (choke) pour en assurer le démarrage.
Connaissant déjà l’histoire de la Frontenac, j’ai été surpris d’en voir une à vendre cet hiver sur un site de revente automobile. J’ai envoyé un premier message, quelques jours plus tard, un autre et en l’absence de réponse, je me suis mis à fouiller le Net et trouver un ancien propriétaire grâce à un article de journal datant de 2009. Il m’a mis en contact avec son ami qui la lui avait achetée quelques années avant, puis la transaction s’est faite aisément.
Elle roule comme un charme, la mécanique ayant bénéficié des bons soins du garage Fitzback de St-Hyacinthe; LE spécialiste des voitures anciennes au Québec.

Galerie photo

{image:description} {image:description} {image:description} {image:description}